« Le reflet perché » est une photo que j’ai réalisée en 2023 en Haute-Tarentaise.
Ce matin-là j’étais parti pour une belle randonnée que j’envisageais depuis longtemps. Il faut dire que le Miravidi me lorgne depuis la fenêtre de la cuisine. Et puis c’est un joli sommet de 3000m, d’après la carte il reste un peu de glace, j’allais me faire plaisir. Et pour doubler le plaisir j’ai tenté de monter par un itinéraire alternatif. Premier accroc : la piste d’alpage était barrée par la machine à traire. Les bergers étaient déjà redescendus d’un étage avec l’arrivée de l’automne. Tant pis, je retournais me garer plus bas, ça ne ferait que 200m de dénivelée en plus des 1000 prévus.
Ce petit contretemps me fit rattraper par le lever du jour un peu plus vite que prévu. Mais qu’importe, le vallon du Breuil était magnifique, dominé par son étonnante falaise calcaire chapeautée d’une strate d’ophiolite. Le pâturage, avec ses bosses rondes, trahissait un retrait glaciaire pas si ancien. Le petit lac avec son reflet perché attendait d’être réchauffé par le soleil levant.
Un peu plus haut je prenais pied sur un glacier rocheux qui me menait droit au col, où je passais versant italien. C’est là que je compris qu’il n’était plus possible de se fier à mes cartes vieillissantes : les glaciers avaient vraiment reculé en 20 ans, et je ne trouvais que des roches moutonnées et des pierriers instables. Quand je retrouvais enfin le glacier d’Arguerey, après une traversée peu agréable sous les crêtes, je finis par comprendre que l’accès au sommet allait être très compliqué. Et avec la récente poudrée de neige, ça serait même franchement dangereux de le tenter seul.
Ça n’était pas la première fois que je faisais demi-tour en montagne, mais quand même. J’y retournerai. Mais peut-être en aller-retour par l’itinéraire normal la prochaine fois.
Cette photographie est disponible en tirage d’art dans plusieurs dimensions et sur différents supports.